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Les Life Models

A partir des années 1870 apparaît en Angleterre un nouveau genre de plaques pour lanterne magique : les « Life Models ». Ce sont des plaques photographiques sur verre transparent et rehaussées de couleurs à la main. Les prises de vues ont été réalisées dans des studios vitrés anglais, avec des acteurs et figurants. Chaque série de plaques raconte une histoire, mimée par les acteurs sur fond de toile peinte. Les vues étaient accompagnées de commentaires et, parfois, de chansons. En général, ce sont des vues édifiantes qui servent à dénoncer les méfaits de l'alcoolisme ou de l'incroyance. Les principaux éditeurs étaient James Bamforth à Holmfirth (Yorkshire) et York and Son à Londres.

Ces plaques sont très importantes pour l'histoire du cinéma, comme le souligne dès 1963 l'historien Olive Cook : « These remarkable slides immediately preceded cinema as a form of popular entertainment, and employed many of the devices which we are inclined to regard as peculiar to the film, particularly the flash-back and the convincing presentation of fantastic » (Movements in two dimension, 1963).

En effet, les premiers réalisateurs anglais étaient presque tous issus du monde de la lanterne magique : Robert William Paul et Cecil Hepworth notamment. Ces deux cinéastes reprendront les trucages de la lanterne et des « Life Models » pour leurs premiers films ; trucages qui seront repris à leur tour par les réalisateurs français.

On le voit bien sur les séries proposées : il y a non seulement une « mise en scène » avec toile peinte, accessoires, acteurs, mais aussi des différences de plan, des intertitres, des effets de « montage », des flash-back, des ellipses narratives…

Les séries étaient accompagnées de livrets permettant au « lanterniste » d'expliquer chaque vue. Dans la mesure du possible, nous avons essayé de retrouver les textes originaux et les origines culturelles de chaque histoire.

Les Life Models disparaissent après la guerre de 1914-1918.